l'histoire de Kyuzo:
Il y a plus de mille ans, dans de lointaines
contrées se trouvaient d'énormes montagnes au
sein desquelles n'existait ni ordre ni
justice. Seule régnait la loi du plus fort.
Chacun mangeait en tuant son voisin, certains
vivaient en petits groupes fermés mais lorsque la
faim se faisait trop grande, ceux-ci éclataient rapidement
et leurs membres s'entretuaient. Bref, le monde baignait
alors dans la terreur.
Cependant, un jour, un samouraï du nom de Hitokiri
apparu sur ces terres hostiles. Armé de ses Shisohu,
deux terribles katana, il commença à chasser, à vaincre
et à faire fuir tous les akuma et chimimuryu pourrissant
la montagne.
Après ses victoires, il unifia les hommes et fonda
un village au sommet de Reihou, le No mura ha boyakeru,
dans lequel il créa une école de kendo afin d'en assurer la
sécurité.
Le temps s'écoula alors paisiblement avec malgré tout
encore de vaines attaques d'akuma qui étaient rapidement
repoussées et qui se faisaient heureusement de plus en
plus rares.
Hélas, Hitokiri mourut quelques années plus
tard d'une étrange maladie. Il laissa alors derrière lui
son village et son unique fils à qui il confia la protection
du No mura ha boyakeru, ses Shisohu et le dojo. Depuis lors,
le dojo et les mystérieux katana se transmettent de génération
en génération au sein des maîtres kendoka.
1200 ans plus tard naquit un petit garçon prénommé Kyuzo.
Malgré le calme et l'apaisement du village en raison du siècle
de paix qui venait de s'écouler, ce petit être montra très tôt
un attrait particulier pour le kendo et les arts martiaux.
Attrait qui fut rapidement suivi par la découverte d'évidentes
prédispositions au maniement du sabre.
Il entra donc dès l'âge de 5 ans au dojo du village et suivit les
enseignements de Sasori senseï en compagnie des autres disciples.
A l'âge de 15 ans et alors que la paix perdurait et que le calme
s'amplifiait, l'acharnement et l'assiduité de Kyuzo grandissaient.
Son maître continuait toujours plus de contenter sa soif d'apprendre
tout en sachant pertinemment que l'heure où il n'aurait plus aucun
savoir à lui transmettre viendrait vite. Mais il ne s'en préoccupait
guère car il aimait cette vie et était persuadé que le kendo se
transformerait petit à petit et de plus en plus vite en art à
défaut d'être utilisé comme moyen de défense.
Cependant, tout au long de ces innombrables années, les Akuma
terrés dans les creux de la montagne n'ont eu de cesse d'espionner
très attentivement le village, prenant en compte le moindre changement,
la moindre évolution survenant en son sein. Faisant cela avec l'espoir
infini qu'un jour ils prendraient leur revanche sur le passé
et sur leur bourreau, ils n'ont bien entendu pas manqué d'assimiler
l'apaisement du village à une véritable faille dans laquelle ils auraient
vite fait de s'engouffrer. Après quelques hésitations, ils passèrent
à l'assaut.
Le village stupéfait par cet inattendu retour à la violence et aux
guerres d'antan ne put organiser sa défense et fut rapidement
submergé par les ordes démoniaques. Seuls les quelques kendoka restants
tinrent le coup un peu plus longtemps, mais ils furent finalement
contraints, eux aussi, de se cacher pour espérer survivre.
Lorsque une journée se fut écoulée, et alors que l'on n'entendait plus
aucun bruit, les premiers survivants commencèrent à émerger et à se
rassembler au milieu des décombres. Après quelques instants,
il devint évident que la grosse majorité des villageois s'était fait
décimer lors du carnage. En effet, on ne dénombrait parmi les rescapés
qu'une trentaine de paysans et d'artisans, une vingtaine de femmes,
quelques enfants, le jeune Kyuzo, son maître Sasori et 2 autres kendoka.
Tous sortants miraculeusement indemnes de l'affrontement mais avec
désormais l'obligation d'en endurer et d'en accepter les conséquences.
Après 2 longs et pénibles jours de deuil au cours desquels personne
ne prononça un seul mot, ils sortirent enfin de leur léthargie et
entamèrent une lente reconstruction du village. Lorsque suffisamment
de maisons furent remises sur pied pour abriter tout le monde, on
commença timidement à aborder le problème de la survie. Sasori prit
alors naturellement la direction des opérations.
Il commença par organiser l'approvisionnement en nourriture et en eau,
planifia par la suite la reconstruction du village, la restauration des temples
et le réaménagement des terrains cultivables.
Une fois cela fait, il se tourna vers ses trois disciples, ordonna au premier
de veiller à la sécurité des travailleurs et en particulier à celle de ceux
s'aventurant hors des frontières pour chasser. Il attira ensuite l'attention
du second et lui expliqua sa nouvelle tâche qui consistait à initier les
5 derniers paysans au maniement du sabre de manière à instaurer un minimum
de sécurité. Une fois ses explications terminées, il partit avec son disciple
en direction des hommes encore inoccupés pour leur attribuer leur nouvelle
fonction et les présenter à leur maître laissant ainsi Kyuzo seul au
milieu des décombres.
Celui-ci fulminait intérieurement, à la fois déçu par sa flagrante
inutilité et à la fois extrêmement en colère contre Sasori, cet homme
qu'il a toujours suivi et attentivement écouté, mettant en pratique
le moindre de ses conseils, cet homme de qui il pensait être estimé
et qu'il aimait au même titre que ses parents, cet homme qui
aujourd'hui dans le moment le plus difficile de sa vie l'a laissé tomber.
Dans sa rage, il partit s'isoler sur le sommet d'un pic pour réfléchir
ne craignant pas les akuma désormais rassasiés.
Au coucher du soleil, Sasori rejoignit Kyuzo et parla ainsi:
"Je comprends ta colère Kyuzo mais sache qu'elle n'a pas lieu d'être
car si je ne t'ai pas donné de tâche aujourd'hui et si je ne t'ai
pas porté énormément d'attention c'est parce que j'attendais de
me trouver seul avec toi pour te confier la plus importante mais
également la plus périlleuse des quêtes. Il y a longtemps de cela,
mon maître m'a parlé d'un monde loin au sud qui aurait été parcouru
maintes et maintes fois par Hitokiri.
Ce monde se nomme Vesperae et est semé d'innombrables embûches."
Il sortit alors de derrière son dos les légendaires Shisohu d'Hitokiri.
"Je te lègue ces katana car tu comptes à mes yeux autant qu'un fils
pour son père. Il est temps d'instaurer une nouvelle lignée restaurant
l'honneur et la force passés du village! Tu seras le premier de cette lignée
c'est pourquoi je t'envoie sur ce monde dont je viens de te parler.
Une fois là-bas, tu perfectionneras ta technique et tu apprendras le
maniement et les secrets des Shisohu de manière à surpasser Hitokiri
lui-même. Lorsque tu auras fini ton apprentissage tu seras en mesure de
nous délivrer définitivement de ces démons. Et tu auras alors instauré
une paix éternelle sur des montagnes devenues paisibles."
Sur ces mots, Sasori déposa les katana et fit demi-tour en direction
du village laissant Kyuzo méditer ses paroles.
A l'aube, le jeune samouraï alla trouver Sasori mais n'échangea guère
de mots avec ce dernier. Ils se fixèrent simplement et se comprirent.
Sasori rassembla alors tous les villageois et leur expliqua ses projets
pour Kyuzo et pour le village. Les adieux se firent dans le calme et le
lendemain, dans les premières lueurs du matin, Kyuzo s'éloigna de la seule
chose qu'il connaissait en ce monde et se lança à la poursuite de son destin.
voila voila ^^ dites ce que vous en pensez!